Journée internationale contre les DRM – 3 mai 2016
La journée internationale contre les DRM a pour but d’éliminer ce qu’on appelle parfois les « menottes numériques ». Que sont les DRM et quoi sont-ils malfaisants ?
Les DRM (Digital Restrictions Management) sont l’application de restrictions techniques dans le but de vous empêcher d’avoir le libre et plein usage des DVD que vous avez achetés dans un magasin ou des ebooks que vous avez achetés chez Amazon pour la liseuse Kindle, par exemple.
Ces mesures techniques de protection pouvent s’appliquer à tout type de support numérique (CD, DVD, Blu-Ray …) ou à tout type de fichiers (ebooks, vidéos ou audio disponibles sur le web, par exemple).
Les DRM peuvent vous empêcher de lire un CD, un DVD ou un ebook sur le matériel de votre choix ou sur le logiciel de votre choix.
Ils peuvent aussi vous empêcher de prêter votre ebook à vos amis, de faire une copie de votre DVD, CD ou ebook pour vous-mêmes ou dans ce qu’il est convenu d’appeler le « cercle familial ».
Les DRM sont imposés par des entreprises telles que l’industrie du cinéma et de la musique ou encore Amazon (ebooks).
Livre et ebook avec DRM
Si vous comparez le code de la propriété intellectuelle (droit d’auteur légal) concernant les livres imprimés sur papier et les DRM sur les ebooks, vous voyez des différences essentielles.
Une fois que vous avez acheté votre livre papier, il vous appartient. Vous êtes libres de le lire autant de fois que vous voulez, de le prêter, de le transformer en objet d’art, de le relier, de le revendre, de le donner à une bibliothèque, de l’annoter, d’ajouter des dessins dans les marges, d’arracher des pages, d’en faire un support, etc. Et vous pouvez le garder pour vous dans le secret de votre chambre jusqu’à votre mort.
Vous pouvez l’annoter, le déchirer et le brûler sans enfreindre le droit d’auteur et sans que ni l’auteur, ni l’imprimeur, ni le libraire vérifient ce que vous faites, sans qu’ils aient le pouvoir de vous empêcher de lire votre livre comme bon vous semble et d’en faire ce que vous voulez.
Un ebook avec DRM est une simple location très restrictive qui est un abus du droit d’auteur car il vous enlève la liberté que vous donne le livre imprimé. Le livre « numérique » ne vous appartient pas, il est sous le contrôle de l’entreprise qui vous a fait payer son téléchargement. Vous ne pouvez pas le prêter ni en faire une copie. La liseuse Kindle d’Amazon est un cas intéressant puisque la présence de DRM sur ce support de lecture permet à cette entreprise de détruire à distance les livres des clients si bon lui semble.
Les prêts limités et restrictifs octroyés par Amazon, sous condition et avec verrous numériques (DRM), sont une dégradation infâmante du livre et de la lecture et une insulte faite aux lecteurs. Sans parler qu’Amazon, à travers Kindle, enregistre les notes que vous prenez en lisant une de leurs copies, et votre mode de lecture.
Les DRM n’apportent rien aux auteurs et artistes et se retournent parfois contre leurs promoteurs et instigateurs. Un exemple : Le DRM d’Apple trompé par des pirates pour infecter des iPhone (Le Monde informatique en ligne, mars 2016).
DRM dans les pages web
Cette année, il s’agit d’empêcher l’introduction des DRM dans le HTML. Voyez à ce sujet Où s’en va Firefox ? (sur Libre-Fan.)
La décision du W3C (consortium regroupant de nombreuses entreprises intéressées par les DRM) d’accepter l’introduction de DRM (EME) dans le web (dans le HTML 5) est une nouvelle étape dans la progression des DRM et leur invasion dans l’informatique.
Cette décision peut être renversée car le W3C en soi ne vend rien et le web a été lancé à l’origine pour être libre pour tous. Enfin, cette décision n’a pas encore force de « recommandation », car le W3C n’en est pas encore à cette étape.
Une bonne surprise est l’engagement d’un salarié du W3, Harry Halpin, de démissionner si les DRM devenaient une recommandation du W3C.
Journée internationale contre les DRM
La FSF (Free Software Foundation) a lancé une longue campagne pour nous informer des méfaits des DRM et pour les faire disparaitre : “Defective By Design” (= Conçu pour être défectueux). Ci-contre l’image proposée pour la journée internationale contre les DRM, du 3 mai 2016. J’ai simplement modifié la typo du texte (GNUTypewriter) en le mettant en français.
Devant chez moi, j’ai affiché une image déjà ancienne (les DRM sont d’abord arrivés dans les CD de musique), mais bien parlante, dessinée par Johann « nohjan », en 2006, (Licence Creative Commons By-SA) :
Et voici la photo que j’avais composée fin mars 2016, pour la galerie de photos de Defective By Design qui nous invitait tous à demander au WC3 de rejeter les DRM (EME [Encrypted Media Extensions]), dans le HTML :
Pour en savoir plus
- Defective By Design (en anglais)
- DRM (gestion des droits numériques), Wikipedia (en français)
- Articles de Libre-Fan regroupés sous le terme DRM (en français)
- Amazon’s Kindle Swindle — en anglais sur Defective By Design
- Livre électronique verrouillé par un DRM et livre imprimé — vidéo de l’APRIL avec transcription
- Les dessins de nohjan